Expression oral

Un conteur sénégalais aide nos élèves à s’exprimer à l’oral !

 

Lundi 13 mai, en deuxième partie de matinée, les élèves de cinquième ont eu le bonheur de rencontrer Boubacar Ndiaye, un griot sénégalais, toujours souriant, chaleureux et positif. Boubacar a un parcours de vie unique : en 2006, il représente le Sénégal dans l’année de la francophonie. Depuis une dizaine d’années, Boubacar parcourt toute la France et d’autres pays tels que : Suisse, Réunion, Algérie, Belgique, Burkina Faso, Sénégal, États-Unis, Brésil… avec ses histoires rythmées de chants, de danses et de musiques. Conscient de la perdition de la tradition orale dans la société africaine, il fonde en 2007 les associations « Le Puits à Paroles » et « France et Sénégal » qui ont pour objet de collecter la parole des anciens. Depuis 2008, il est le directeur artistique de « Festiparoles », au Sénégal, festival international itinérant des arts du récit.

Un spectacle pour découvrir les richesses de la parole

Les élèves ont pu profiter du spectacle que Boubacar a souhaité jouer pour eux, intitulé De bouche à oreille. Dans l’un des contes proposés, dans lequel le jeune Omar fait l’expérience renouvelée de la satisfaction de réussir et de la frustration de l’échec, tout devient propice à l’évasion, à la poésie, au chant, à la danse, à la musique, à la réflexion et à l’humour. Le griot raconte avec passion et dynamisme, et il entraîne les élèves avec lui : ils tapent dans leurs mains, ils chantent et répondent à des devinettes, dans une ambiance agréable et festive.

Un moment d’échange leur permet de poser des questions au griot, sur ses instruments de musique et ses origines familiales, ce qui lui offre la possibilité de commencer à transmettre des valeurs qui lui sont chères : la solidarité, le respect, l’écoute, le partage, la reconnaissance qu’on doit à ceux qui ont fait – et qui font – de nous ce que nous sommes.

Être ensemble avant tout

À partir des activités effectuées pendant l’année scolaire (lectures et études de contes africains, mise en voix et mise en scène de différentes histoires), Boubacar s’emploie à mettre les élèves en confiance et les aide à s’emparer de leur propre capacité à s’exprimer. Ainsi, après avoir formé un cercle au début de chaque séance, il leur propose de jouer, de chanter et de danser, pour leur donner toute l’énergie dont ils ont besoin pour transmettre aux autres leurs histoires. Le griot les écoute avec bienveillance, les interrompt, les accompagne, leur donne des conseils, les aide à réfléchir, les fait recommencer le cas échéant, toujours dans la bonne humeur et la joie d’être simplement en leur compagnie.

Du plaisir, du partage et de la joie !

Ce sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche de Boubacar, quand il s’adresse à nos élèves de cinquième, pendant les ateliers d’oralité du Projet Sénégal. Durant deux jours, le lundi 13 mai et le mardi 14 mai, il leur a transmis sa profonde humanité et son inépuisable énergie, avec l’objectif affiché de libérer leur parole et leur expression corporelle, sans crainte du jugement, sans la recherche d’une quelconque performance, avec la seule volonté de les révéler à eux-mêmes, et par voie de conséquence, de les révéler aux autres.
Comme se plaît à répéter Boubacar : « On dit au Sénégal que le véritable handicapé n’est pas celui qui ne peut pas marcher. C’est celui qui a une parole à dire et qui n’ose pas s’exprimer. »

M. Varrin
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